Mercredis de la Coredem

Le pouvoir des entreprises transnationales

Dans le cadre de la Coredem, Ritimo a organisé plusieurs évènements sur le pouvoir des entreprises transnationales. Entre une projection-débat et deux journées d’échanges à Paris puis à Genève, les éléments de débats ne manquent pas.

Ces rencontrent visent à alimenter les stratégies respectives de chaque organisation invitée pour envisager des éventuelles perspectives communes, autour de deux niveaux : lier la régulation des transnationales au niveau international/global et au niveau européen.

Au fil des rubriques, retrouvez les interventions et les débats enregistrés en version audio et vidéo. Vous pouvez également téléchargez gratuitement la Revue Passerelle sur le même sujet.

  • Le 6 avril 2011 : journée de débats : le Pouvoir des entreprises transnationales : En partenariat avec l’Aitec, CRID/Une seule planète, 4D, Basta! et Altermondes

Des juristes, chercheurs et représentants des mouvements citoyens ont présenté leurs réflexions et leurs actions autour de trois débats :

  • Les enjeux de droit et de régulation

  • L’Europe des multinationales ?

  • Construire des campagnes et des solidarités transnationales

Introduction à la journée de débats :

Au cours des dernières décennies, les entreprises transnationales sont devenues un acteur de plus en plus incontournable de la vie politique et économique, et ce tout autour de la planète, occupant un terrain jusque là réservé aux États souverains. Les cadres juridiques, économiques et politiques demeurent largement inadaptés à cette nouvelle réalité, ce qui permet à ces entreprises d’échapper à leurs responsabilités.

Les firmes transnationales parviennent à inspirer nombre des politiques économiques et commerciales adoptées par les gouvernements, depuis le niveau local jusqu’au niveau global. Leur pouvoir et leur prestige semblent sortir inentamés de la crise économique globale, et elles se présentent parfois comme les seules capables de résoudre les grands problèmes mondiaux comme la sécurité alimentaire ou le changement climatique. Les projets de transformation sociale et d’émancipation, même lorsque leurs représentants parviennent au pouvoir politique institutionnel, se heurtent systématiquement au pouvoir réel des grandes entreprises, qui limite drastiquement leurs ambitions ou les contraint à des compromis permanents.

À cette montée en puissance en apparence inexorable, les citoyens et acteurs de la société civile ont répondu en mettant en œuvre des formes d’action très diverses, allant de la résistance vigoureuse aux stratégies de dialogue et de compromis. Ces actions et ces initiatives se sont développées à différents niveaux : celui du droit et des tribunaux, celui de l’incitation aux bonnes pratiques de « responsabilité des entreprises », celui de la construction d’un syndicalisme transnational renouvelé, celui de la sensibilisation des consommateurs, celui de l’invention de pratiques et de modèles économiques alternatifs.

Cette rencontre aborde la question à partir de points de vue transversaux en créant les conditions d’un dialogue entre différentes manières d’appréhender le pouvoir des multinationales et d’y répondre. Retrouvez les interventions audio et en vidéos

  • Le 6 juillet 2011 : journée de débats : Les sociétés transnationales dans le contexte de crise, nouvelles stratégies et défis : En partenariat avec le Transnational Institute et le CETIM

Le 30 mai 2011, John Ruggie, Représentant spécial du Secrétaire Général de l’ONU pour la question des droits de l’Homme, des sociétés transnationales et autres entreprises, a présenté son rapport final sur l’encadrement multilatéral des activités des entreprises transnationales. L’occasion fut de rigueur pour interroger la normalisation internationale des activités des sociétés transnationales.

Le cadre multilatéral est un enjeu essentiel de régulation des transnationales. Une série de normes, de lois-cadres existe. Les codes de conduite, le reporting social et environnemental et les normes ISO signent le règne de la règle non contraignante à la place d’une responsabilité clairement définie des sociétés transnationales. La dimension court-termiste est de rigueur- comme le démontre l’extraction intensive des ressources naturelle par les transnationales ou la multiplication des moyens pour accroitre, en continue leurs profits. On assiste au développement de lois dites douces (soft laws) face à l’urgence de lois dites dures (hard laws).

Fruit d’un travail de six ans, quelle est l’issue du mandat de John Ruggie ? Le Global Compact (Pacte Mondial) peut-il garantir un meilleur respect des droits de l’Homme par les sociétés transnationales ? Comment le cadre multilatéral des Nations Unies peut-il être le garant du respect des droits de l’Homme par les sociétés transnationales ? Comment réintroduire des règles et des politiques cohérentes dans le cadre des Nations Unies, concernant autant les gouvernements du Sud que les gouvernements du Nord ?

Mouvements sociaux, syndicats ONG, juristes déploient des stratégies de résistance, de dénonciation et de plaidoyer contre un système opaque et prédateur. Des outils de contrôle, de prévention et de réparation proposés par les organisations non gouvernementales organisent une vigilance reconnue du système des transnationales. La présence d’un contre pouvoir international croissant est sans conteste. L’heure est au décloisonnement des pratiques et des stratégies.