Rencontre-débat avec :
Michel Merlet, AGTER (association pour Améliorer la gouvernance de la terre, de l’eau et des ressources naturelles)
Alain Le Sann, Collectif Pêche & développement
Guy Kastler, Réseau semences paysannes
Larbi Bouguerra, Initiative internationale pour un développement durable de l’eau
ainsi que Gaëlle Krikorian, Institut de recherche interdisciplinaire sur les enjeux sociaux (IRIS)
et Silke Helfrich, Commons Strategies
Le débat sera animé par Valérie Peugeot. Entrée libre dans la limite des places disponibles. Des rafraîchissements seront servis à l’issue du débat pour poursuivre les discussions de manière conviviale.
Mercredi 26 mai 2010, de 16h à 19h à la Fondation Charles Léopold Mayer
38, rue Saint-Sabin, Paris XIe (M°Bréguet-Sabin ou Chemin Vert)
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Face à des défis comme le changement climatique, la sécurité alimentaire ou les dégradations environnementales, la tendance dominante est de céder aux sirènes d’un modèle de gestion des ressources naturelles opérant exclusivement « par le haut », que celle-ci soit le fait de grandes entreprises transnationales, d’administrations d’État ou d’organismes d’expertise (ou des trois ensemble).
Cette logique, présentée comme la seule efficace, favorise trop souvent la privatisation des ressources et la dépossession des communautés au Sud et au Nord. En ce sens, elle s’inscrit dans la stricte continuité des modèles de développement qui ont engendré les déséquilibres actuels. Or les communautés concernées non seulement dépendent de ces ressources, mais savent aussi les
entretenir et les faire fructifier pour le bénéfice de tous, à travers une grande variété de pratiques et de formes d’organisations mettant l’accent sur la justice, la réciprocité et l’utilité commune.
La notion de « communs » désigne précisément ces modes de gestion : autant les « ressources » elles-mêmes que la manière de les gouverner collectivement et de les partager. Le développement des communs ne s’oppose pas nécessairement à l’État ni même au marché, mais permet de s’assurer qu’ils fonctionnent de manière plus juste, plus démocratique et plus durable.
Aujourd’hui, la logique de privatisation prévaut également dans les secteurs de la finance, de la culture, de la communication, de la recherche scientifique ou encore de la santé. Dans tous ces domaines, de nombreuses initiatives ont vu le jour qui visent à défendre ou à réinventer les biens communs « immatériels » de l’échange, de la connaissance et de la création.
Il en va de même pour ces biens communs « matériels » que sont les ressources naturelles. Le prix Nobel d’économie décerné à Elinor Ostrom est une illustration du regain d’intérêt pour les formes collectives ou traditionnelles de gestion de ces ressources, au Nord aussi bien qu’au Sud.
Cette rencontre a pour but de présenter les enjeux tels qu’ils se posent dans des domaines comme la terre, les forêts, l’eau, les semences ou la pêche :
Une gestion des ressources naturelles basée sur les communs est-elle à la hauteur des enjeux que sont le climat, l’épuisement des ressources ou la sécurité alimentaire ?
Quels sont les obstacles – politiques, économiques, juridiques et réglementaires – qui s’opposent au maintien et au renforcement de ces modes de gestion ?
Comment sécuriser, renforcer et développer les communs, notamment en termes de formes d’organisation, de rapport avec l’État, le marché et les autres mécanismes sociaux ?
Il s’agira aussi, à travers cette rencontre, de favoriser les échanges entre les différents acteurs qui participent, dans différents domaines, à la défense et à la reconquête de ces biens communs.
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Cette rencontre est organisée par Ritimo – réseau d’information et de documentation pour le développement durable et la solidarité internationale dans le cadre de l’animation de la Coredem, une initiative de mutualisation de documents et ressources en ligne à laquelle participent plusieurs des associations participantes.
Elle s’inscrit également dans le cadre du programme européen « Une seule planète » animé par le CRID
Renseignements : Olivier Petitjean, o.petitjean@ritimo.org, 01 44 64 74 16